17.4.2025
4 minutes

Plans et accessibilité numérique : quand se déplacer devient un parcours d’obstacles

Aujourd’hui, les applications sont censées simplifier notre quotidien. Mais que se passe-t-il quand elles excluent sans le vouloir une partie de leurs utilisateurs ?
Avec l’application Plans, Mathieu Froidure, non-voyant, partage son expérience. Un témoignage qui remet les enjeux d’inclusion au cœur du numérique mobile.


Se déplacer avec l’application Plans, vraiment simple pour tout le monde ?

Aujourd’hui, l’accessibilité numérique ne concerne pas que les sites web.
Elle impacte aussi notre façon de nous déplacer, de communiquer et de vivre au quotidien. Mais les outils que nous utilisons sont-ils réellement pensés pour tous ?

Dans une vidéo percutante, Mathieu Froidure, nous partage son expérience avec l’application Plans.
Son verdict ? Malgré sa popularité, l’application montre encore des lacunes majeures en matière d’accessibilité.


L’accessibilité numérique simple… en apparence


L’application Plans
a un objectif clair, proposer un itinéraire précis pour se rendre d’un endroit à un autre.
Mais cette simplicité apparente s’efface rapidement lorsqu’on navigue sans repères visuels.

Dans les faits, l’ergonomie n’est pas pleinement optimisée pour les personnes aveugles ou malvoyantes :

  • Certains boutons ne sont pas intuitifs
  • Des actions attendues ne sont pas vocalisées
  • Les chemins de navigation ne sont pas toujours logiques

Pour une personne utilisant un lecteur d’écran, l’expérience devient vite pénible. Chaque manipulation nécessite un effort d’interprétation, une recherche de logique, voire un apprentissage par essais-erreurs.
Cela rallonge considérablement le temps nécessaire pour accomplir une action pourtant banale.


Ce que révèle le témoignage de Mathieu


Dans sa vidéo
,
Mathieu ne pointe pas simplement des dysfonctionnements techniques.
Il met en lumière un problème plus large, l’absence d’une réelle prise en compte de l’expérience utilisateur dans le développement des applications mobiles.

Ce qu’il vit à travers l’usage de Plans, c’est un sentiment de non-appartenance, comme si l’outil n’avait jamais été testé par, ou pour, des personnes dans sa situation.
Les interfaces qu’il explore semblent fonctionnelles sur le papier, mais en réalité, elles ne sont pas accessibles pour tous.

De nombreuses personnes rencontrent des difficultés similaires, chaque jour, dans des applications censées leur simplifier la vie.

Ce constat n’est pas un reproche, mais un appel à une meilleure écoute. Il nous rappelle que concevoir des outils numériques, ce n’est pas seulement coder ou designer, c’est aussi intégrer la pluralité des usages dès le départ, avec une approche inclusive.

VoiceOver, l’assistant vocal d’iOS, offre un accès précieux à l’environnement numérique pour de nombreux utilisateurs déficients visuels.
Mais sa performance dépend fortement de la qualité de l’interface avec laquelle il interagit.

Dans le cas de Plans, plusieurs obstacles émergent rapidement :

  • La sélection du mode de déplacement (voiture, piéton, transports…) n’est pas intuitive
  • L’application ne confirme pas toujours clairement que l’action a été bien prise en compte, ce qui rend la navigation incertaine.

Ce qui fonctionne sans accroc pour une personne voyante peut devenir une source de confusion pour un utilisateur aveugle.
Ce n’est pas un détail. Ces imperfections nuisent directement à l’autonomie.


Penser accessibilité numérique dès le départ


Dans bien des projets numériques, l’accessibilité est encore perçue comme une amélioration à faire "plus tard", une sorte d’ajustement de dernière minute.

Pour éviter cela, il est essentiel d’adopter l’inclusion dès les premières étapes du développement. Réfléchir, en amont, aux différents profils d’usage et aux situations concrètes dans lesquelles l’outil sera utilisé.

Créer un produit accessible dès la phase de conception, c’est notamment :

  • Concevoir des parcours flexibles, adaptables à différents modes d’interaction
  • Hiérarchiser les informations pour faciliter la compréhension immédiate
  • Prévoir des alternatives aux gestes complexes ou aux éléments visuels seuls
  • Intégrer, dès la conception, les technologies d’assistance, un point parmi d'autres à anticiper pour une vraie accessibilité

Cela implique aussi de sortir d’une vision centrée uniquement sur la performance ou le visuel, pour valoriser la simplicité, la clarté, la sobriété dans l’usage.
Il ne s’agit pas d’ajouter des options, mais de faire des choix inclusifs dès le début.
Ce choix, il impacte le design, le code, les contenus, les tests, les outils choisis.

Faire de l’accessibilité numérique une priorité dès la phase de conception, c’est ne plus voir cela comme une contrainte, mais comme une opportunité de mieux concevoir pour tout le monde.


Où en êtes-vous avec l’accessibilité numérique ?


Avant de lancer ou d'améliorer un service numérique, il est essentiel de se poser les bonnes questions :

  • Avez-vous déjà testé vos applications avec un lecteur d’écran ?
  • Avez-vous demandé à un utilisateur en situation de handicap ce qu’il en pense ?
  • Avez-vous pensé à tous vos utilisateurs, dès la conception ?

Si ces questions vous mettent en doute, pas d’inquiétude. il n’est jamais trop tard pour progresser. Chaque amélioration compte. Chaque ajustement peut faire une vraie différence pour des milliers d’utilisateurs.

Chez Urbilog Compéthance EA, nous vous accompagnons à chaque étape, avec une approche humaine, concrète et durable.Et si on commençait maintenant ? Contactez-nous sur urbilog.com

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